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Site sur Cendrillon
22 février 2008

Le dessin animé, une originalité grand public

    Le dessin animé est une technique qui permet de créer une illusion d’optique. En effet, il s’agit de donner vie à une image, qui va donc entrer en mouvement. Il est surtout apprécié par les enfants mais ne s’adresse pas toujours qu’à eux…

    En effet, son aspect ludique et coloré permet de transformer le monde réel et d’accentuer l’imaginaire enfantin. Le dessin animé est donc vecteur de culture, dans le sens où il permet d’adapter, pour les plus jeunes en général, des œuvres de culture. C’est le cas de Cendrillon, qui comme nous l’avons vu, est issu, notamment des œuvres de Perrault et Grimm.

    Ainsi, pourquoi étudier spécifiquement le cas de Disney ? Tout simplement parce que c’est le film animé le plus répandu, le plus connu, le plus vulgarisé. De plus, notons que l’œuvre de Disney en matière d’animation est une véritable révolution, en particulier depuis Blanche Neige, premier FILM d’animation. Le paysage animé s’est alors transformé, on passe du cartoon, petite histoire humoristique, à un véritable film doté d’une intrigue, construite sur le modèle d’un roman : situation initiale, élément perturbateur, action, solution, rebondissement… aboutissant à une situation finale.

Cendrillon, vecteur de culture par le biais de l’adaptation :

Les contes de Grimm

    Historiquement, les contes de Grimm naissent dans un contexte européen particulier, le XIXème siècle. Il s’agit de l’aube du romantisme et de la naissance des identités nationales européennes. On tente alors d’oublier la culture française imposée sur le continent en créant sa propre littérature, sa propre mythologie. Les frères Grimm ont alors repris l’ambiance germanique « barbare » du haut moyen âge, symbolisée par une atmosphère sombre et inquiétante.

    Cela apparaît clairement dans le film de Disney, notamment au moment de la fuite de Cendrillon à la suite des douze coups de minuit. Les carrosses royaux sont noirs et les chevaux ont les yeux rouges, sans compter qu’à la fin de l’enchantement, Cendrillon et ses amis se retrouvent dans un décors assez hostile. Cela nous permet de rebondir sur les animaux, qui sont présents chez Grimm, du fait qu’ils s’adaptent bien à l’ambiance mystérieuse : pas de paroles, expressivité… C’est aussi ce qui fait le charme et donne un aspect si véridique au dessin animé. Mais cette version ci s’éloigne bien de l’originale où Cendrillon rencontre la première fois les animaux sous le noisetier, dans le jardin, là où Disney fait apparaître une marraine inexistante chez les frères Grimm. Les animaux sont omniprésents dès le départ, car ils ont le don d’être la transposition du monde humain. Ainsi, les animaux domestiques du dessin animé ne parlent-ils pas, mais les amis de l’héroïne si, forçant ainsi le trait manichéen de la morale, mais aussi permettant une approche plus douce et sympathique de la part des enfants.

    Certains aspects trop violents ont ainsi été omis sous l’égide de la bienséance et pour éviter de choquer les esprits du publique. Disney se contentera alors des distorsions du pied d’une des sœurs de cendrillon au moment d’essayer la pantoufle au lieu de lui couper l’orteil, et préfère faire apparaître les colombes assassines ôtant la vue de ces mêmes sœurs à la fin du conte, comme symbole de paix et d’amour.

Le conte de Perrault

    Ainsi, pour combler les lacunes trop « franches » des frères Grimm, Disney sera fort influencé par le conte de Perrault, bien plus symbolique et donc plus agréable. L’époque aussi est différente. Cette œuvre est créée au beau milieu de l’apogée d’une France dominant le monde. Ainsi, la dimension du bien et du mal, mais aussi de valeurs telles que la religion sont plus visibles. Cependant, pour des besoins de cohérence au sein du dessin animé, certains aspects ont été modifiés. C’est le cas, par exemple, du moment où la bonne fée transforme, pour le personnel du carrosse créé, six lézards. Ils sont inexistant dans la version animée au profit des quatre souris, du chien et du cheval.



    Il semble aussi étonnant, que du point de vue de la diffusion des valeurs et de la morale, le pardon accordé aux méchantes sœurs et l’appui de Cendrillon à leur faire rencontrer leur futur époux n’apparaisse pas à la fin du film.

Le dessin animé, vecteur de valeurs par le symbole :

    Le fait d’utiliser des symboles permet de transfigurer une réalité abstraite qui permet de faire passer des informations en filigrane ou de permettre une reconnaissance. Ainsi, au niveau du dessin animé, on peut tout à fait opérer une lecture à deux niveaux. Il s’agit d’un langage codé utilisé par l’Homme depuis la nuit des temps. Dans Cendrillon de Disney, analysons alors quelques symboles, mystères et anecdotes…
Au moment de la chanson où Cendrillon chante « Rossignol », on peut apercevoir un groupe de bulles formant une tête de Mickey, marquant ainsi de manière volontaire l’identité de la production. De même, au moment où le roi saute sur son lit, atterrit sur le lustre et en retombe, on peut aussi entendre le cri de Dingo. Subtiles effets, mais cependant présents consciemment.



    Au moment de la présentation au prince des jeunes filles à marier du royaume, on note que leurs noms sont très français. Il s’agit sans doute d’un clin d’œil à la culture royale renommée du pays sous l’ancien régime et de la noblesse influente.

    Regardons également de plus près le drapeau, qui cependant n’est pas une invention mais celui du Liechtenstein. Il est intéressant de noter qu’il s’agissait d’une région inféodée appartenant aux Habsbourg à l’époque dont nous abordions l’idée précédente. Il est donc intéressant de voir qu’il s’agit de deux ennemis jurés à l’époque. Cette antagonisme peut alors être interprété comme une forme de neutralité dans le sens où, comme en mathématiques, deux forces négatives s’annulent et deviennent positives.

    On remarque la diffusion des valeurs également au moment de la confection de la robe qui est une originalité de Disney. En effet, ce sont les souris femelles qui font la couture, et pas les mâles, qui eux, sont chargé de faire preuve de courage et de ruse face au chat Lucifer. Cela met en valeur le rôle de chacun au sein du foyer.

    Sans compter la symbolique autour du prénom du chat qui se confronte à la fois au chien Pateau et aux souris. On exploite ici la symbolique de l’animal indépendant et quelque peut sournois, dont l’aspect félin est exploité au maximum. Les souris, elles, ne sont pas montrées comme de la vermine mais plutôt comme l’illustration de la maxime « l’habit ne fait pas le moine » ! En effet, elles permettent de vivifier l’adage qui suppose de se méfier des apparences qui sont souvent douteuses. Enfin, le chien a un rôle clé, il est le plus fidèle et docile (à l’inverse de l’image donné par le chat), et la guerre entre l’un et l’autre est cristallisée à la fin du film, au moment ou le rapport de force a le dessus sur la ruse.

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